Energie : papiers de recherche moissonnés (lundi 25 septembre 2017)

Le projet d’exploitation du gaz de charbon en Lorraine et son intégration dans le territoire / Olivier Labussière. CNRS Editions, 2017, ISBN 978-2-271-11773-1. http://www.cnrseditions.fr/societe/7493-le-gaz-de-charbon-en-lorraine.htm

L’exploration du gaz de charbon en région Lorraine est ici abordé comme un cas singulier de mise en place de dispositifs émergents de concentration de la matière pour la constituer comme une “ressource”. Il s’agit d’apprendre sur la dimension politique de ces processus à la lumière des collectifs et des ressources qu’elles mobilisent, en lien avec leur territoire de déploiement. Pour ce faire, nous avons travaillé sur la notion de ‘politique du volume’ au sens où ce travail de concentration de la matière requière une ingéniérie politique pour constituer le sous-sol comme un ‘volume’ maîtrisable au sein duquel contrôler les circulations et les changements d’état du méthane (depuis son état diffus à son état concentré). La caractérisation empirique de ce ‘volume’ émergent et des pratiques qui le sous-tendent montre comment l’exploration du gaz de charbon en Lorraine est belle et bien articulée au territoire et à ses héritages (captation de connaissances héritées) mais ces articulations restent peu ou pas mises en politique.

Etude sur la filière éolienne française : bilan, prospective et stratégie. ADEME, E-CUBE Strategy Consultants, I Care & Consult, IN NUMERI, septembre 2017 – 24 p. – 322 p. – 204 p. – 121 p. – 53 p. – 26 p. – 43 p. – 151 p. – Réf. 010326 http://www.ademe.fr/etude-filiere-eolienne-francaise-bilan-prospective-strategie

Avec une puissance installée de l’ordre de 12 000 MW à fin décembre 2016, la filière éolienne française se situe, aujourd’hui après 15 années de soutien public, au 4e rang européen. Et les ambitions sont élevées : la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) officialisée fin 2016 prévoit, en estimation basse, un doublement de la capacité installée d’ici à 2023, confortant le rôle majeur tenu par l’éolien dans la stratégie hexagonale de transition énergétique. Dans ce contexte, il est apparu essentiel de faire un état des lieux détaillé de la filière et de la politique de soutien, avant d’analyser les perspectives futures pour en tirer des enseignements en termes de stratégie de soutien pour les années à venir.
La présente étude produit ainsi une évaluation des retombées socio-économiques, historiques et futures, de la filière, en termes d’activité économiques et d’emplois. Elle propose ensuite un bilan évaluatif de la politique de soutien en place depuis 2000, en termes d’efficacité, d’utilité et d’efficience. Enfin, elle aborde les perspectives d’évolution de la filière et de son contexte réglementaire, technologique et économique ; en se donnant pour cible les objectifs PPE, l’étude tire des enseignements et des recommandations concernant la politique de soutien et la maximisation de la valeur sociale et économique du déploiement de l’éolien en France.

Analyse panoramique. L’action de l’UE dans le domaine de l’énergie et du changement climatique : synthèse. Luxembourg : Cour des comptes européenne, septembre 2017, 28 p. https://publications.europa.eu/en/publication-detail/-/publication/7d2fad9a-98f7-11e7-b92d-01aa75ed71a1/language-fr/format-PDF – Version ENG : EU action on energy and climate change: a landscape review

En 2016, l’année la plus chaude jamais enregistrée, la température moyenne de la planète a été supérieure de 1,1 °C à ce qu’elle était à l’ère préindustrielle. Le changement climatique et ses causes ne sont plus sérieusement mis en doute du point de vue scientifique. Selon le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, l’influence humaine sur le système climatique est incontestable et il est évident qu’elle est à l’origine de l’augmentation des concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère et du réchauffement observé. Énergie et changement climatique sont étroitement liés car la production d’énergie, principalement par le biais de la transformation et de la combustion de combustibles fossiles, et son utilisation – par l’industrie, les ménages et les systèmes de transport, par exemple – engendrent 79 % des émissions de gaz à effet de serre de l’Union européenne (UE). Par conséquent, une action efficace dans le domaine de la production d’énergie et de son utilisation est essentielle pour lutter contre le changement climatique. L’énergie et le changement climatique soulèvent de nombreux enjeux auxquels il vaut mieux faire face par une coopération entre États, et figurent donc en bonne place dans l’agenda de l’UE.

A Consumer Decision-making Process? Unfolding Energy Efficiency Decisions of German Owner-occupiers / Jan Paul Baginski and Christoph Weber. House of Energy Markets and Finance, University of Duisburg-Essen, Germany, Aug. 2017, 40 p. (HEMF Working Paper No. 08/2017) http://d.repec.org/n?u=RePEc:dui:wpaper:1708

The German housing stock needs substantial energetic retrofit to meet carbon reduction targets. Various instruments are available to motivate building owners to improve the energy efficiency of their dwellings. These instruments mainly focus on the economic issue of funding and financing energy efficient refurbishments as the decision is interpreted as a rational choice of an investment. Their success is rather low as the refurbishment rate stagnates around 1% per year for more than a decade. The objective of this study is to gain deeper insights into the decision-making of owner-occupiers regarding energy efficient refurbishments and to offer an adjusted framework to analyse the decision. A qualitative-explorative research approach is chosen, whereby in-depth interviews with independent energy advisers have been conducted. Results point out that the decision of owner-occupiers towards energy efficient refurbishment measures qualifies as an extensive consumer decision rather than a pure investment decision. The refurbishment measure implies high cognitive as well as emotional involvement. Owner-occupiers use several criteria to evaluate refurbishments, which alleviate monetary determinants. The standard process model of consumer decision-making, reaching from need recognition to post-purchase evaluation, qualifies for structuring the decision. It allows analysing drivers and barriers stepwise and deriving implications for activating homeowners and for promoting energy efficiency in each step. Current policies partly choose unrewarding argumentations to stimulate energy efficient refurbishments since they do not take all relevant factors of this consumer decision into account.

The Valuation of Negawatts: the Controversial Articulation of Demand-Side Management with the French Electricity Markets / Thomas Reverdy. 33rd EGOS (European Group on Organization Studies) Colloquium , 2017, Copenhague, Denmark, 18 p. https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01578007

In the development of intermittent renewable energy production, flexible demand-side management (DSM) constitutes a promising solution to balance electricity production and consumption. In general, its flexibility involves consumers’ changing their practices and agreeing to reduce or postpone their consumption. Since it can help to balance the network, DSM has technical value for the energy system, because the electricity saved or consumption postponed can provide the same balancing service as the additional production of electricity. Following the market logic, demand-side flexibility should be valued according to market mechanisms. However, because DSM is also associated with energy sobriety and energy transition, its societal value is not limited to market mechanisms, but can have value for the electricity system, including reducing the use of the network, avoiding polluting peak production, and facilitating the diffusion of intermittent renewable production. As such, demand-side management can gain political support and be valued in light of different objectives, values, and economic value calculations, not only per its participation in a centralized market. The convergence of demand-side flexibility and the Negawatt project prompted the emergence of a new economic actor: the load-shifting aggregator, a non-supplier operator that organizes the load shifting of different consumers and creates economic value of the activity by selling saved electricity. In France and the United States, regulatory authorities have recognized that load-shifting aggregators can develop independently of suppliers by selling services directly on the wholesale electricity market, day-ahead market, or balancing market. Those aggregators can benefit from additional support since, as new entrants—namely, renewable energy suppliers—in the energy sector, they face unfair competition from existing traditional suppliers. To analyze the process by which load-shifting services have been valued economically, we have followed a pragmatic approach of valuation (Dewey 1939) updated by market studies scholars (Kellberg et al., 2013). The concept of valuation focuses on the social practices by which goods or services are valued that enable qualifying contributions and calculating, negotiating, maintaining, or contesting economic value. Research using that concept tends to venture beyond the division between economic calculation and moral, political assessment by showing how different practices of judgment can be interwoven (Dubuisson–Quellier 2013). The chief contribution of this paper is its explanation of the driving forces of the valuation process of energy services in the context of energy transition.

Danièle Revel

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